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Archive for the ‘Famille’ Category

La femme et sa famille, en prière

In Famille, Religion, Société on 11 September 2013 at 12:14

Extrait tiré du livre La femme dans l’Histoire du Canada publié par Albert Tessier. Université Laval, Québec. 1944.

A l’issue du Carême 1943, Sa Sainteté le Pape Pie XII rappelait aux prédicateurs la fécondité incomparable de la prière en famille. Il suppliait ses auditeurs de la rétablir partout:

(…)

“La prière commune en famille est un spectacle digne des anges. Trop souvent la vie publique, superficielle et dangereuse, loin de les développer, menace les biens les plus précieux de la famille: la fidélité conjugale, la foi, la vertu et l’innocence des enfants. La prièr commune au sanctuaire de la famille est donc aujourd’hui plus nécessaire peut-être qu’aux temps où fleurissait à Rome une civilisation chrétienne et où un paganisme déguisé, fruit de l’irréligion, ne souillait pas encore les moeurs.”

“L’image de la mère de famille en prière est une grâce de Dieu pour le mari et les enfants. Le souvenir d’un père, haut placé peut-être, excellent dans sa profession et demeuré pieux, est un souvenir qui souvent anime et sauvegarde le jeune homme dans les périls et les luttes spirituelles de son âge.”

De toutes les traditions canadiennes, la prière en famille est certes la plus ancienne et la plus auguste. C’est également celle qu’il est le plus facile de maintenir dans nos temps actuels. Elle a une signification et une valeur qui lui assurent une actualité permanente!

(…)

Terminez l’année 1944 en beauté et mettez tout le feu dont vous êtes capables pour raviver dans l’âme des jeunes le culte d’une piété familiale qui a soutenu depuis des siècles nos foyers généreux. Les temps actuels invitent à des retours salutaires vers le passé, surtout dans le domaine sacré de la famille. Faites votre part dans une croisade dont dépend la qualité de notre vie à venir.

1944 - RELIZANE Communion solennelle  d'Henriette MAFFRE

1944 – RELIZANE
Communion solennelle
d’Henriette MAFFRE

D’où proviennent les mauvais ménages

In Amour, Famille, Mariage on 25 June 2013 at 12:06

Extrait tiré du livre Le droit à l’amour pour la femme publié par le Docteur Michel Bourgas. Vigot Frères, éditeurs, Paris. 1939.

(…) les enfants conçus dans le mariage ont plus de chance d’être bien constitués, que ceux qui résultent d’embrassements furtifs échangés au milieur d’alarmes continuelles. Ces derniers, — portés par une mère contrainte de prendre des précautions pour dissimuler son état, vivant souvent dans les privations, en proie aux soucis de l’avenir, — viennent au monde débiles et maladifs. D’ailleurs la plupart manquent des soins que réclame la première enfance; ils sont tout désignés pour peupler les hôpitaux et les cimentières.

(…)

Les choses changent de face si les parents sont libres de se rapprocher sans contrainte; si la mère, fière de sa grossesse, n’apporte aucune entrave à son développement; si l’enfant, dont la venue est considérée comme un bonheur, est choyé et entouré de tous les soins imaginables. Dans ces conditions, 67 garçons sur 100 — près du triple des enfants naturels — arrivent à l’âge du service militaire.

L’enfance est longue dans l’espèce humaine et exige une aide et une surveillance incessantes de la mère et du père. De là, la nécessité que l’union de ceux-ci soit durable; sa rupture est toujours préjudiciable aux enfants. Le divorce a été établi pour mettre fin à des maux incontestables, mais il serait désirable qu’on n’y recourût — de même qu’à une intervention chirurgicale — que lorsque l’on a épuisé inutilement tous les autres moyens curatifs.

Quand le mariage n’a pas été fécond, peu importe que les époux se séparent et cherchent le bonheur dans une autre union. Il n’en va plus de même quand des enfants sont nés et ont grandi près de leurs parents; il est toujours fâcheux pour eux que les auteurs de leurs jours se séparent pour aller contracter d’autres liens.

“Les enfants, a dit Saint-Marc Girardin, qui ont leur mère dans une famille et leur père dans une autre, ne savent plus à qui attacher leur respect et leur amour; ils n’ont ni centre ni point de ralliement.”

Unemployed lumber worker and his wife en route to the 1939 bean harvest.  Photographer: Dorothea Lange.

Unemployed lumber worker and his wife en route to the 1939 bean harvest.
Photographer: Dorothea Lange.

La maîtrise sexuelle en mariage

In Famille, Mariage, Religion, Sexualité on 25 May 2013 at 22:01

Extrait du livre La maîtrise sexuelle en mariage: pour époux et fiancés seulement publié par Irénée-Onil Cusson, ptre. Kapuskasing, Évêché de Hearst, 1964. 

…beaucoup de ménages sont troublés par de nombreux et graves problèmes (fausse continence, excès de naissances, frigidité par crainte de grossesses ou abus sexuels, contraception, abandon de la pratique religieuse etc.) dont la source commune principale d’après les enquêtes est l’insuffisance ou l’absence de maîtrise sexuelle plutôt que l’ignorance ou la révolte contre la morale. “On regrette d’avoir à recourir aux mesures anticonceptionnelles, mais que voulez-vous, on a 4,6,8, 10 enfants, on ne peut pas là en avoir d’autres, mon mari va aller ailleurs si je n’accepte pas ça.” Ce thème est trop bien connu des médecins et des prêtres, de qui l’on réclame une recette infaillible, facile et immédiate, ce qui est impossible.

(…)

Des enquêtes démontrent que 90% des époux bâclent l’acte conjugal en moins de deux minutes (cf, Cours de Sexologie conjugale et familiale par Paul Chanson)

(…)

Les signes suivants révèlent encore un manque plus ou moins complet de maîtrise sexuelle surtout masculine: 1) hâte fébrile à tout voir, tout toucher, tout goûter, tout de suite; 2) répétition indue des gestes charnels; 3) peu de préparation dans la tendresse; 4) peu d’efforts pour synchroniser sensualités masculine et féminine; 5) éjaculation précoce, rendant par le fait même incapable de prolonger une union qui permette un échange hormonal suffisant; 6) abandon rapide de l’épouse par l’époux après l’union.

Ces faits nous obligent à conclure à une absense quasi universelle de maîtrise sexuelle. Face aux plaisirs sexuels les adultes sont fascinés comme les enfants devant les bonbons; ils n’y résistent pas souvent ni longtemps.

(…)

La maîtrise sexuelle … est-elle possible aux époux ordinaires?

Impossible répondent la plupart spontanément: il n’y a pas un “canayen” capable de faire ça, ai-je entendu souvent. Malgré tout, d’autres faits déjà nombreux et augmentant chaque jour et d’accord avec la science nous forcent à affirmer que cette maîtrise sexuelle est possible à tous les époux de bonne volonté, raisonnablement équilibrés et qui prennent courageusement les moyens d’y parvenir; dans ces conditions aucun cas n’est jamais désespéré.

(…)

On devine l’importance et la nécessité des moyens surnaturels ici. On doit y recourir à plein en même temps qu’aux moyens naturels: aide-toi, le ciel t’aidera. Si dans le plan de Dieu la sexualité humaine requiert la maîtrise sexuelle (espérons qu’il n’y a plus à en douter) cette dernière est sûrement à la portée des époux de bonne volonté, car Dieu est assez sage pour ne pas exiger l’impossible. Sa grâce, qui est lumière et force est toujours là pour aider les époux à se conformer à l’ordonnance naturelle et divine du mariage. Mais j’insiste sur ceci: la grâce ne détruit pas la nature; et Dieu ne fait pas de miracles pour suppléer aux moyens naturels qu’on néglige. Dieu ne dérange pas à tout moment l’ordre des lois établies: ce que l’homme peut obtenir par lui-même en se servant correctement des lois de la nature ne s’obtient pas ordinairement par la seule prière.

(…)

Régulation des naissances

La maîtrise sexuelle a sa valeur en soi; elle n’est pas spécialement une technique de régulation des naissances; mais elle place celui qui la possède dans une condition où il lui est possible sinon facile de soluntionner humainement et chrétiennement ce problème. En effet, “l’amour équilibré n’a pas besoin de ces techniques puisqu’il arrive à une maîtrise de l’acte permettant l’union sans aboutir obligatoirement à la fécondation ou même permettant une vraie continence amourseuse positive… Il est inutile, puisque la physiologie autorise à ne pas le faire, d’ensemencer la femme quand on ne veut pas la féconder.” (p. 56, Maîtrise sexuelle, Chauchand). Les moyens techniques permettent le repérage approximatif de l’ovulation. Les époux font bien d’y recourir. La conception volontaire, la seule normale, devient alors possible et la continence conjugale s’en trouvera facilitée.

1964

Parrain, marraine, porteuse

In Famille, Maternité, Religion on 18 March 2012 at 17:15

Extrait tiré du livre L’Étiquette du mariage publié par Marcelle Fortin Jacques et Jeanne Saint-Denis Farley. Montréal: Les Éditions de l’Homme, 1960. De la collection de Michelle Trépanier.

Autrefois la coutume voulait que les grands-parents paternels soient parrain et marraine d’un garçon premier-né et les grands-parents maternels ceux d’une fille.

Aujourd’hui on invite des parrain et marraine plus jeunes, qui sont des parents ou amis du jeune couple et à peu près du même âge. Ils sont aussi choisis dans l’une ou l’autre des deux familles sans considérer le sexe de l’enfant, même on demande parfois le parrain dans la famille paternelle et la marraine dans la famille maternelle ou vice-versa.

En France, c’est le père qui porte l’enfant au baptême. Dans notre pays, une porteuse est invitée à tenir ce rôle reconnu comme une marque de considération. Les grand-mères sont généralement les premières choisies; elles peuvent ainsi chacune leur tour, participer de plus près à cet heureux événement.

Il faut une raison grave pour refuser d’accepter l’honneur d’être parrain et marraine, mais il ne faut pas oublier que ce rôle comporte des responsabilités, puisque en cas de décès des parents, les parrain et marraine doivent protection à l’orphelin.

Baptême Hervé, 1960

Des devoirs des enfants à l’égard de leurs pères et mères

In Famille on 18 February 2012 at 09:46

Extrait du livre Théologie morale à l’usage des curés et des confesseurs. Publié par Mgr. Thomas M.J. Gousset. Paris: Jacques LeCoffre et cie, Libraires, 1848.

Que nos parents aient des défauts ou qu’ils n’en aient point, qu’ils soient bons ou mauvais, qu’ils soient parfaits ou vicieux, nous devons les aimer, ne haïssant dans leur personne que leurs vices, que leur inconduite. La haine pour les parents devient facilement péché mortel; souvent une haine qui ne serait pas grave à l’égard d’un autre, peut l’être à l’égard de ceux à qui, après Dieu, nous devons tout ce que nous sommes.

La piété filiale n’est point stérile; elle nous fait un devoir de secourir nos parents qui sont dans le besoin, eu égard à leur position, à leur état, à leur condition. Nous devons veiller surtout à ce qu’ils ne meurent point sans avoir reçu les secours de la religion. Ici, soit indifférence, soit négligence, les enfants se rendent souvent coupables de péché mortel. On est obligé aussi de prier pour ses parents pendant leur vie, et de faire prier pour eux après leur mort.

 L’obligation d’assister nos parents dans leurs besoins, de les soulager dans leur vieillesse et dans les autres infirmités de la vie, est gravée dans tous les coeurs. Aussi, le droit civil, s’accordant avec le droit naturel, oblige les enfants à donner des aliments à leurs père et mère et aux autres ascendants qui sont dans le besoin et cette obligation est solidaire entre les enfants. Chaque enfant serait condamné à les fournir en entier, sauf le droit de recours sur les frères et sœurs, chacun pour sa quote-part. Les gendres et les belles-filles doivent également des aliments à leurs beau-père et belle-mère mais cette obligation cesse lorsque la belle-mère a convolé en secondes noces, ou lorsque celui des époux qui produisait l’affinité, et les enfants issus de son union avec l’autre époux, sont décédés. Les aliments sont accordés dans la proportion du besoin de celui qui les réclame et de la fortune de celui qui les doit. On entend par aliments la nourriture et les autres choses nécessaires a la vie, comme l’habillement et le logement «Cibaria, et vestitus, et habitatio, debentur »

 

Je fus leur second enfant …

In Famille on 13 November 2011 at 14:03

Extrait des Mémoires de Mme Rolland. Deuxième édition. Publié à Paris par Baudoin Frères. 1821.

«Madame Roland, Jeanne – Marie ou Manon Philipon, fille d’un graveur parisien, elle prit feu pour les idées nouvelles et devint, de mémoire d’homme, la première femme chef de parti (…) Madame Roland sera conduite, avec d’autres élites du parti Girondin à l’échafaud où elle sera guillotinée (le 8 novembre, 1793 à Paris). Invoquant la liberté objet de sa foi, ses dernières paroles furent : O liberté, que de crimes on commet en ton nom. »
source

Je fus leur second enfant: mon père et ma mère en eurent sept; mais tous les autres sont morts en nourrice ou en venant au monde, à la suite de divers accidens, et ma mère répétait quelquefois avec complaisance que j’étais la seule qui ne lui eût jamais donné de mal, car sa délivrance avait été aussi heureuse que sa grossesse; il semblait que j’eusse affermi sa santé.

Une tante de mon père choisit pour moi, dans les environs d’Arpajon, où elle allait souvent en été, une nourrice saine et de bonnes moeurs , que l’on estimait dans le pays, d’autant plus que la brutalité de son mari la rendait malheureuse, sans altérer son caractère ni changer sa conduite.

(…)

La vigilance de ma nourrice était soutenue ou récompensée par l’attention de mes bons parens; son zèle et ses succès lui méritèrent l’attachement de ma famille. Elle n’a jamais, tant qu’elle a vécu , laissé passer deux ans sans faire un voyage de Paris pour venir me voir: elle accourut près de moi lorsqu’elle apprit qu’une mort cruelle m’avait enlevé ma mère.

(…)

La sagesse et la bonté de ma mère lui eurent bientôt acquis , sur mon caractère doux et tendre, l’ascendant dont elle n’usa jamais que pour mon bien. Il était tel, que , dans ces légères alternatives inévitables entre la raison qui gouverne et l’enfance qui résiste, elle n’a jamais eu besoin, pour me punir, que de m’appeler froidement mademoiselle, et de me regarder d’un œil sévère. Je sens’ encore l’impression que me faisait son regard , si caressant pour l’ordinaire ; j’entends en frissonnant ce mot de mademoiselle, substitué, avec une dignité désespérante , au doux nom de ma fille, à la gentille appellation de Manon. Oui, Manon, c’est ainsi qu’on m’appelait; j’en suis fâchée pour les amateurs de romans: ce nom n’est pas noble; il ne sied point à une héroïne du grand genre; mais enfin c’était le mien, et c’est une histoire que j’écris.

Madame Rolland

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