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Archive for the ‘Moeurs’ Category

Ce que l’on appelle “le savoir-vivre”

In Moeurs on 9 August 2011 at 16:23

Extrait tiré du livre De la timidité à la confiance publié par Françoise Perret. 1962. De la collection de Thérèse.

Voici quelques règles essentielles qu’il est indispensable de connaître:

Vous devez toujours vous présenter à la maîtresse de maison si vous ne la connaissez pas: «Je suis Madame X», pour une personne mariè – «Je suis Micheline R.», pour une célibataire;

vous devez aussi lui demander de vous présenter aux personnes qui l’entourent;

vous ne vous présentez pas à un homme, ce serait les rôles renversés;

vous tendez la main aux femmes de votre âge ou plus jeunes que vous, et à tous les hommes;

mais vous attendez qu’une femme âgée fasse le geste la première;

—  chez les autres, vous restez assise quand un homme vous salue — quel que soit son âge, à moins qu’il ne s’agisse d’un vieillard ou d’une personnalité illustre;

—  vous restez assise pour saluer une femme plus jeune que vous;

—  mais si vous êtes la maîtresse de maison, vous vous lèverez pour accueillir tous vos visiteurs, sans distinction d’âge ou de sexe;

—  vous irez au devant des plus âgés;

—  vous resterez à votre place pour les plus jeunes;

—  en visite ou dans la rue, vous garderez votre gant pour serrer la main (ce geste d’arracher son gant, de batailler même avec lui, en laissant le vis-à-vis plusieurs minutes la main tendue, est une erreur trop répandue à l’heure actuelle; ce sont les hommes qui se dégantent et non les femmes)

 

Helen Walbert Hundemer (1962)

Si tous les hommes étaient honnêtes ….

In Maternité, Moeurs, Sexualité on 19 July 2011 at 09:36

Extrait tiré du livre Problèmes sexuels publié par un auteur anonyme. Antonio Dussault, éditeur. Québec. 1941. De la collection de Thérèse.

“Nous sommes reconnaissants à l’auteur, anglo-canadien, et qui tient à l’anonymat, de nous avoir abandonné ses droits quant à une adaptation française de son précieux travail.”

Si tous les hommes étaient honnêtes, il n’y aurait pas autant de suicides chez la jeunesse féminine qu’il y en a de nos jours. Hélas! Oui, ils sont nombreux et la presse ne fournit pas à les masquer sous divers noms! L’histoire est connue: un jeune homme sous prétexte de manifester son amour pour une jeune fille pure et sans tache, l’induit à des actes défendus. Le résultat fatal se produit: la jeune fille devient enceinte. Qu’arrive-t-il? Le jeune homme ne peut pas ou ne veut pas épouser sa victime. Bien souvent le bouleversement social actuel est seul responsable de son refus de marier cette jeune fille. Dès lors, la tragédie est inévitable. Ou bien elle a recours au poison pour mettre fin à ses jours – combien de médecins pourraient attester l’authenticité de ce drame à multiples exemplaires! – ou bien elle a recours à des mutilations destinées à la délivrer du petit être qui, s’il vient au monde, sera le signe constant de sa malédiction pendant tout le reste de ses jours; ou bien elle recourt à ces misérables médecins qui prostituent leur art et leur science dans de sales et criminelles besognes; ou bien elle fait appel à des soi-disant “infirmières” pour la “sortir du mauvais pas où elle se trouve.” Au bout de quelques jours, c’est l’empoisonnement de sang et la mort. Appelez cela meurtre ou suicide, c’est le même résultat, hélas! trop fréquent. Si la jeune fille échappe à la mort, elle passera alors par une très grave et longue maladie. Son corps portera éternellement la marque de son malheur et dans son âme s’imprimera un caractère ineffaçable de tristesse et de souffrance. Et chose pire que tout, jamais aucun homme ne portera publiquement la responsabilité manifeste de ce crime contre l’innocence et la virginité.

Départ vers les champs de bataille. 1941

Saluts (ou, si on portait encore des chapeaux et on se promenait toujours à cheval)

In Moeurs on 16 June 2011 at 19:43

Extrait tiré du livre Mille questions d’étiquette publié par Madame M. Sauvalle aux Éditions Beauchemin. Montréal. 1907. De la collection de Thérèse.

Q – Quand une dame donne-t-elle une poignée de main?

R – Dans sa propre maison une dame doit toujours tendre la main, en guise de salutation à tous ceux qui passent le seuil de sa porte.

Q – Peut-on donner une poignée de main à une dame?

R- Un homme bien élevé ne doit jamais tendre la main à une dame, mais il doit attendre qu’elle lui tende la sienne; alors il prend la main légèrement, mais avec fermeté cependant, dans sa main droite dégantée et il la secoue un moment. Une pression intentionnelle dans ce cas est une insulte.

Q – Peut-on saluer une dame à un fenêtre?

R – On peut saluer une dame assise à sa fenêtre quand on passe dans la rue, mais on ne doit jamais saluer de sa fenêtre une dame qui passe dans la rue.

Q – Quand doit-on lever son chapeau?

R – Si deux hommes se rencontrent, il n’est pas obligatoire ici de lever son chapeau, un simple signe de tête est suffisant. Mais si une dame est avec l’un ou l’autre de ces messieurs, ils doivent tous deux lever leur chapeau pour saluer.

Q – Comment salue-t-on à cheval?

R – A cheval une dame salue en inclinant le buste légèrement. Un monsieur saisit ses rênes et sa cravache dans la main gauche, soulève légèrement son chapeau de la main droite avec une légère inclination du buste. On ne doit jamais rejoindre une dame à cheval, à moins qu’elle soit escortée seulement d’un groom et dans lui avoir demandé au préalable la permission de l’accompagner.

Q – La dame doit-elle saluer la première?

R – En règle générale une femme est absolument maitresse de reconnaître ou de ne pas reconnaître les messieurs qu’elle rencontre. S’il lui plait de les reconnaître, elle salue et tant qu’elle n’a pas salué, un homme bien élevé ne doit pas la saluer. Elle est seule juge en cette matière. Si elle le reconnait elle le salue, il lève son chapeau de la main la plus éloignée d’elle et rend le salut en s’inclinant légèrement. On ne doit pas insister et ne pas chercher à se faire apercevoir même si l’on croit que la dame ne vous a pas reconnu accidentellement.

Famille de William Jackson & Anna Viallet, 1907

 

 

 

 


La femme libre et l’amour

In Moeurs on 15 May 2011 at 12:13

Extrait tiré du livre “Connaissance de l’amour” publié par Marcelle Auclair. Paris. 1960.

Nous en connaissons tous, des femmes qui, pourvues d’une situation indépendante, sont aussi indépendantes dans l’amour et multiplient les aventures, comme l’homme.

Il n’y aura aucune raison valable à leur opposer, tant que la société n’imposera à l’homme aucune restriction. Les raisons morales qu’on pourrait faire valoir ne sont pas plus fortes en ce qui les concerne que pour leurs partenaires masculins.

Les «conséquences», ou, pour les appeler par leur nom, les enfants? Elles les «évitent», ou les élèvent; et là, elles acquièrent une dignité que l’homme n’a pas, lui qui, neuf fois sur dix, refuse de s’intéresser au produit de ses amours autrement qu’en prenant la fuite.

Sont-elles heureuses? Le bonheur de ces «Don Juanes» est affaire de caractère; elles peuvent éprouver un simili-bonheur dans la mesure où elles sont inconscientes, futiles, et jusqu’au jour où il ne leur reste de leur jeunesse qu’un vif regret. La femme qui a atteint une situation où elle jouit à la fois de prestige et d’argent finira par acheter l’amour au prix de ce prestige et de cet argent, tout comme l’homme mûr. Et ça n’est pas très gai. Et ça n’est pas très brillant. Ne leur déplaise. Car toutes celles que j’ai connues dans ce cas-là mettaient leur orgueil à ne pas reconnaître qu’en fait, comme je l’ai déjà dit, être une femme libre, c’est être une femme seule.

Bob Harvest, L’élan Gymnique, France 1960


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