Extrait tiré du livre Philosophie familiale publié par Jean-Baptiste Gauvin. Montréal. 1959. De la collection de Thérèse.
L’acte conjugal est non seulement un acte permis dans le mariage; il est aussi un devoir, le devoir fondamental de la vie conjugal. En se mariant, les époux se donnent l’un à l’autre le droit perpétuel et exclusif aux actes destinés à la génération. Le premier devoir des époux est donc de respecter les termes du contrat. C’est ce qu’on appelle le devoir conjugal. Chacun des époux doit, en justice, accomplir l’acte conjugal quand son conjoint le réclame avec modération et dans les circonstances convenables.
Cette obligation cesserait, par exemple, si l’acte devait entraîner un dommage grave pour l’enfant déjà conçu. De même, l’emploi de procédés anticonceptionnels par l’un des époux délierait, pour le moment, l’autre époux de l’obligation de rendre le devoir conjugal: le contrat en effet n’est conclu que pour les actes aptes à la génération.
Les époux chrétiens doivent se rappeler ce texte inspiré: «Que le mari s’acquitte de son devoir envers sa femme, et pareillement la femme envers son mari. La femme ne dispose pas de son corps, mais le mari. Pareillement, le mari ne dispose pas de son corps, mais la femme. Ne vous refusez pas l’un à l’autre, si ce n’est d’un commun accord, pour un temps, afin de vaquer à la prière.» (I Cor., VII, 3-5)
Si un époux n’a pas le droit, à moins de raison grave, de refuser à son conjoint le devoir conjugal, il n’est pas tenu de l’exiger. Les époux peuvent même se mettre d’accord pour garder la continence, à moins qu’il n’y ait danger, pour l’un ou pour l’autre, d’incontinence ou d’adultère.