Extrait tiré du livre Quoi dire, comment dire et quoi faire publié par L.P. Mercier, D.C., N.D. aux Éditions Fides. Montréal et Paris. 1955. De la collection de Thérèse.
Quelqu’un a dit, avec raison, qu’une race est forte en proportion de la vertu de ses femmes. Comme la modestie est toujours la principale vertu féminine, se basant là-dessus, les Canadiens français ont raison, sans présomption, de se réjouir de leur force. Seulement il ne s’agit pas que du présent, il faut aussi voir à conserver dans l’avenir ce capital précieux et l’augmenter autant que possible. Cette sauvegarde dépend pour beaucoup des mamans. C’est à elle qu’incombe le devoir de préparer la jeune fille afin que, malgré tout, elle observe, sous le rapport du sexe, les lois divines, naturelles et sociales. En un mot, qu’elle sache se préserver des habitudes et relations impures qui, très certainement, affecteraient sa santé morale et physique.
Le progrès a beaucoup changé la situation de la femme dans l’ordre social et, ce qu’elle a gagné en liberté, elle le paie en étant plus exposée au danger. La jeune fille qui, il y a vingt ans, serait demeurée au foyer, sous la protection continuelle de l’amour maternel, jusqu’au mariage, se trouve maintenant par goût ou nécessité, lancée dans la vie beaucoup plus tôt. Si tôt que, pour en éviter les embûches et dangers, il lui est absolument nécessaire d’être, dès l’adolescence, bien renseignée sur leur nature; autrement elle puisera ses renseignements ailleurs. Ce ne sont pas les sources qui manquent: mauvaises lectures, conversations graveleuses, spectacles suggestifs, propos imprudemment tenus devant elle, au bureau, à l’atelier, ailleurs, quelquefois même en famille.
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C’est dès lors que la fillette doit commencer à réaliser que, par ses qualités physiques et morales, toute sa vie est orientée vers le grand but de la maternité. La franchise vous sera facilitée par l’explication déjà donnée à l’enfant et surtout par cet instinct maternel qui se remarque chez toute fillette. Profitez donc, mesdames, de cette impulsion naturelle pour bien former vos filles pour la plus grande, la plus noble et la plus utile des vocations: La maternité.