Extrait tiré du livre Vos cheveux publié par Josette Ghedin. Montréal: Les Éditions de l’homme, 1971. De la collection de Thérèse.
Si nous nous référons aux coiffures s’accordant avec les métiers, nous parvenons à des classifications intéressantes. L’infirmière, la garde-malade, l’assistante sociale, la serveuse, la nurse, etc., portent toujours des coiffures conventionnelles. En plus d’une coiffe qu’elles peuvent placer sur leurs cheveux, courts ou rassemblés en chignon, elles portent des frisures bien disciplinées, des couleurs discrètes. La mode a peu d’emprise sur ces coutumes. Ce sont des raisons aussi logiques que: l’oubli de la sexualité, l’aspect fonctionnel, pratique et hygiénique, la recherche de l’uniformité, le rappel de la fonction plutôt que le caractère de l’individu, qui sont à l’origine de ces habitudes.
La coiffeuse, l’esthéticienne, la cosméticienne, enfin toutes les personnes apparentant au domaine de la mode ou de l’esthétique se signalent par des audaces et des originalités dans leur coiffure — les teintes sont plus vives, les lignes adoptées plus séduisantes et surtout plus «up-to-date». Par ce signalement, elles montrent à la «masse» le côté avant-gardiste de la mode.
L’hôtesse, la vendeuse, la secrétaire, la réceptionniste, en général les personnes chargées des relations humaines recherchent l’impeccabilité. Il faut que leur tenue soit irréprochable afin de plaire, sans pour cela … séduire.
La ménagère est moins préoccupée de l’apparence de sa coiffure mais elle soigne la santé de sa chevelure. A ceci, il y a des exceptions: de bonnes et de moins bonnes. Signalons qu’une ménagère d’un niveau social modeste n’est pas toujours bien jugée lorsqu’elle outrepasse certaines limites. Nous nous expliquons. Il existe encore des endroits, des milieux où une femme d’ouvrier aborant une chevelure ultra-décolorée, une coiffure extravagante, est qualifiée de femme de «petite vertu».
Lorsque la femme occupe une fonction plus couramment attribuée à l’homme telle que celle d’avocat, d’ingénieur, d’architecte, de professeur, elle garde à sa coiffure un aspect plus naturel. Cela rend sa collaboration professionnelle plus asexuée et sans doute plus efficace!